Jardins sur les murs et les toits!

Paris, sous le mandat du baron Haussmann, a été le témoin de grands chantiers. La morphologie même de la ville a été entièrement repensée pour y intégrer des espaces verts, comme « des poumons dans la ville ». Des quartiers complets ont été réaménagés. Paris était précurseur d’un nouveau modèle urbain emprunt de philanthropie, dans une démarche hygiéniste.
Près d’un siècle et demi plus tard, en 2004, nous regardions bouche bée le projet de construction du musée de quai Branly qui affichait un mur de végétaux de 800m2 à la fois révolutionnaire et étonnant.
Plus de 10 ans après, alors que les villes sont à nouveau saturées, murs végétalisés, toitures végétales et autres jardins suspendus n’ont cessé de se développer. Le végétal a pris une telle place dans notre quotidien, qu’il n’est plus seulement réservé aux heureux propriétaires installés hors des villes. Carrés potagers et petits jardins de moine poussent dans des espaces urbains réduits et confinés, sur nos terrasses et nos balcons, tandis que nous cultivons dans nos cuisines nos propres aromates.

Généralement implantés en ville (ou à proximité), de nouveaux potagers, dans un esprit collaboratif sont nés. Ces potagers d’agriculture locale et raisonnée ont pour objectif d’assurer l’approvisionnement saisonnier de maraichers en herbe. Au-delà de l’apprentissage, cette dynamique repose sur l’idée de préserver nos sols et de réduire l’empreinte carbone grâce à une production locale et respectueuse de l’environnement.

Dans cette même dynamique, le mur végétalisé s’est imposé comme la réponse urbaine au jardin traditionnel de campagne. La verdure s’installe en ville sur des surfaces jusqu’alors inexploitées, et favorise le développement d’écosystèmes qui selon leur orientation et leur composition servent d’écran à la pollution, aux intempéries, au bruit ou encore à l’ensoleillement. Ce sont de véritables corridors verticaux qui embellissent le tissu urbain et améliorent la qualité de vie.
Esthétique, anti-polluant, isolant, évolutif, durable, apaisant et économique, les murs végétalisés sont implantés à l’extérieur mais aussi à l’intérieur de nos maisons. Leurs avantages également sont nombreux et vous profitez d’un bout à l’autre de l’année de votre jardin d’intérieur. Pour les amateurs d’espèces, ce sera aussi l’occasion de composer avec un climat plus chaud pour cultiver d’autres variétés qu’à l’extérieur en apportant pourquoi pas plus de couleurs.

Le concept n’a cessé de gagner du terrain et se poursuit aujourd’hui sur nos toits. Le concept est résolument écologique. Si la construction de toitures végétalisées a caractérisé l’architecture populaire de nombreuses régions du globe, pendant des siècles, au titre de camouflage, elle se pare aujourd’hui de modernité. Solution technique et écologique pour des performances techniques et acoustiques très intéressantes, elles offrent des qualités esthétiques aux maisons en changeant de couleur à toutes les saisons. La composition des toitures végétalisées et des jardins suspendus ne s’invente pas, elle repose sur un équilibre entre les besoins en terre pour l’isolation et les végétaux prédisposés pour le climat local. Il existe 3 types de toitures végétalisées :

• la végétalisation extensive : solution adaptée aux grandes surfaces car elle crée un écosystème élaboré qui mêle souvent des graminées capables de résister longtemps sans arrosage. Elle est souvent recommandée pour les jardins suspendus.
• la végétalisation semi-intensive : son matelas végétal est plus épais (15 cm) et demande un entretien plus régulier avec de l’arrosage. On y trouvera des petits arbustes et plantes grimpants
• la végétalisation intensive : une base de 15 à 30 cm est préconisée pour les petites surfaces dans des climats humides. C’est un terrain favorable au gazon, plantes vives et arbustes décoratifs.

La mise en œuvre d’une toiture végétalisée et d’un jardin suspendu dépendra, outre du climat, de la pente, de l’exposition, du vent et la résistance de votre toiture.

Sachez enfin que votre démarche verte ne vous fera pas bénéficier pour l’instant pas de crédit d’impôts. Toutefois, des discussions seraient en cours pour la mise en place d’un « bonus écologique ».